André

16 août 2022

Voici finalement le deuxième album d'André, Le Thé et la justice, environ deux ans après sa première carte de visite, Les Derniers modèles de la mode masculine, paru à la fin de 2005 qui les avaient solidement installés dans le paysage musical québécois. On se rappellera tous l'impact qu'avaient eu ses deux premiers extraits radio, Yolande Wong et Station balnéaire en radio commerciale, après avoir atteint les sommets des palmarès émergents quelques mois auparavant. L'humour absurde de la chanson d'amour Yolande Wong confirmait l'influence de la formation culte Paul et Paul sur André. N'étant sûrement pas les seuls, ils furent néanmoins les premiers à reprendre ces influences au sein d'une formation rock… et une histoire d'amour des plus particulières avec le public québécois était née.

Pour ce deuxième album, après avoir donné plus de 200 spectacles en carrière, le trio s’adjoint les services de Gregory L. Paquet (ex-The Stills) aux guitares et Joseph Donovan (Sam Roberts, The Dears) à la réalisation, confirmant ainsi son influence sur la scène rock francophone d’ici. Fait particulier, il s'agit de la première réalisation francophone du réalisateur. Sans avoir écouté leur premier album, il s'est efforcé d’amener le son du groupe à son plein potentiel, recherchant une musicalité et une efficacité maximales pour chaque chanson. La démarche folk/chansonnier d'il y a trois ans fait place aux influences britanniques, facilement perceptibles sur ce nouvel opus, également confirmées par son titre évocateur, Le Thé et la justice. Le riche son des guitares et les harmonies vocales cristallines dominent l'ensemble de ces douze nouvelles chansons, composées en groupe, en un an, et sans activité publique, ce qui a renforcé l’unité entre les chansons. La dynamique d'écriture demeure la même, alors que la musique est composée en groupe et les paroles écrites par les deux chanteurs. Le mot d'ordre étant, comme toujours, l'évolution constante, surtout pas de surplace.

On doit donc s'attendre à un virage musical majeur et remarquable dans la démarche d'André, et Le Thé et la justice ne décevra sûrement pas à cet égard. La force du groupe réside encore et toujours dans ses superbes mélodies («Je mange toutes les couleurs et je crache une mélodie», comme le chante justement Maxime Philibert dans Ta Main forte) et même si des traces de dérision persistent dans sa démarche, les textes du groupe sont livrés avec une assurance et un aplomb certain.

André poursuit ses observations sociales, certes, mais de manière moins hermétique, plus directe.

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